Façons d’aider vos enfants 

INDEX (cliquez sur un des sujets ci-dessous pour atteindre cette section)

Brochures et sites Web contenant de l'information utile pour les parents et les enfants

Centres de ressources pour les familles

Counseling

Intimidation

Autres ressources

Programme d'information pour les parents

Protéger les enfants d'une séparation très conflictuelle : ce que les parents doivent savoir


Brochures et sites Web contenant de l'information utile pour les parents et les enfants

Il existe de nombreuses publications et sites Web qui peuvent être utiles pour vous et vos enfants. Certains s'adressent expressément aux enfants, alors que d'autres contiennent de l'information pour les parents sur des façons d'aider leurs enfants. Il est conseillé aux parents d'examiner l'information d'abord, pour s'assurer qu'elle convient à l'âge de leurs enfants.

Certaines de ces ressources traitent spécifiquement de séparation et de divorce, alors que d'autres contiennent de l'information générale.

Ce site fournit de l'information adaptée à l'âge de chacun des membres de la famille afin de les aider à surmonter une séparation des parents. Il comprend des guides pour les enfants, les adolescents et les parents. L'information est disponible en français et en anglais.

Il comprend le jeu interactif pour les enfants de 6 à 10 ans Changeville.

« Parce que la vie continue… aider les enfants et les adolescents à vivre la séparation et le divorce »

Ce guide est publié par l'Agence de la santé publique du Canada et fournit de l'information utile aux parents pour aider leurs enfants à passer à travers le processus de séparation et de divorce. Il comprend de l'information sur des sujets comme :

  • La parentalité à travers la séparation et le divorce;

  • Comment aider les enfants à chaque âge;

  • Être parent, c'est pour toujours : développer une relation de parentalité collaborative;

  • L'âge de l'enfant et son stade de développement font la différence;

  • La parentalité après la séparation et le divorce.

« Mes parents se séparent ou divorcent : qu'est-ce que ça veut dire pour moi? »

Ce livret est publié par le ministère de la Justice du Canada, et fournit de l'information pour les enfants âgés de 9 à 12 ans dont les parents se séparent ou divorcent. Il vise à apprendre aux enfants quelques notions de base du droit de la famille et leur donner une idée des démarches que leurs parents pourraient entreprendre quand ils se séparent. Il vise également à aider les enfants à comprendre que leur réaction émotive à la séparation ou au divorce de leurs parents est normale.

Ce livret s'adresse aux enfants, mais certains pourraient avoir besoin d'aide pour le lire, selon leur niveau de lecture. Les parents voudront peut-être examiner le livret d'abord, pour s'assurer qu'il convient à leur enfant.

Le livret contient de nombreuses illustrations, ainsi qu'une section d'activités à la fin. Il traite notamment des sujets suivants :

  • Tout change;

  • Trouver une solution pour toi;

  • Vivre dans deux maisons;

  • Que se passe-t-il s'il y a de la violence?

  • Familles recomposées et élargies, familles d'accueil et tutelle;

  • Quand un parent déménage au loin.

Le livret « Mes parents se séparent ou divorcent » comporte aussi un calendrier pour les enfants.

« Faire des plans : Guide sur les arrangements parentaux après la séparation ou le divorce - Comment penser à votre enfant d'abord »

Ce guide est publié par le ministère de la Justice du Canada, et fournit de l'information sur le rôle parental après une séparation ou un divorce, notamment :

  • la façon de décider des meilleurs arrangements parentaux pour vos enfants;

  • sur les procédures que vous pouvez utiliser pour prendre un arrangement parental;

  • sur les sentiments que vous (les parents) pouvez éprouver;

  • sur les sentiments que vos enfants peuvent éprouver.

« Échantillon de clauses pour un plan parental »

Le plan parental a pour but de minimiser les conflits entre les parents en leur permettant de faire leurs propres arrangements concernant la façon d'exercer leur rôle parental. Un calendrier des arrangements parentaux traitera normalement de tous les problèmes susceptibles de se poser et proposera des façons de les résoudre que les parents n'avaient pas encore envisagées.

Cet outil est publié par le ministère de la Justice du Canada, et fournit de l'information détaillée sur la façon d'élaborer un plan parental après une séparation ou un divorce.

Vous pouvez aussi trouver plus d'information sur les plans parentaux dans ce site Web ici.

Ressources supplémentaires de Justice Canada

Une vidéo est disponible pour diriger les familles qui passent par un divorce ou une séparation vers divers outils et produits gratuits de justice familiale accessibles sur le site Web de Justice Canada. Pour visionner la vidéo, cliquez ici.

« Comment trouver de l'aide »

Cette page de ressources contient des liens vers des organismes de la Nouvelle-Écosse qui offrent du soutien aux jeunes aux prises avec des problèmes de santé mentale, d'agression sexuelle, de violence familiale, d'intimidation et d'autres problèmes connexes.

« Tendres soins »

Il s'agit d'une série de 4 livrets, élaborés par le ministère de la Santé et du Mieux-être de la Nouvelle-Écosse, à l'intention des parents d'enfants âgés de 0 à 3 ans. Ces livrets fournissent de l'information visant à aider les jeunes familles à préserver, promouvoir ou améliorer leur santé, ainsi qu'à prévenir les maladies, les blessures et les handicaps. Les 3 premiers livrets portent sur les bébés et les enfants à des âges précis : de la naissance à six mois, de 6 à 12 mois et de 1 à 3 ans. Le 4e livret, Tendres soins : Parents et familles, fournit de l'information pour les parents d'enfants de tous âges.

« Faire face aux événements stressants : Comment aider les enfants »

Ce livret, produit par l'Agence de la santé publique du Canada, fournit aux parents de l'information pour les aider à comprendre comment les enfants réagissent généralement aux situations de stress, selon leur âge. Il présente aussi des moyens pour les parents d'aider leurs enfants à gérer le stress.

« Jeunesse, J'écoute »

Ce site Web offre de l'information pour les enfants et les adolescents sur des sujets variés, comme :

Pour les parents :

  • La santé générale,

  • Les émotions et le comportement,

  • Le parentage positif.

Pour les enfants :

  • L'intimidation,

  • La violence et l'abus,

  • Les sentiments.

Pour les adolescents :

  • La violence et l'abus,

  • La famille (y compris une section sur la séparation, le divorce, la garde),

  • La santé émotionnelle.

Les enfants, les adolescents et les jeunes adultes peuvent aussi appeler Jeunesse, J'écoute au numéro 1-800-668-6868 pour parler avec un conseiller professionnel. Ce service est accessible partout au Canada, 24 heures par jour, chaque jour de l'année. Ils peuvent parler avec le conseiller de n'importe quel problème, et obtenir du soutien de façon anonyme et confidentielle.

« Santé des enfants » (Kids Health)

Il s'agit d'un site de la Nemours Foundation, une fondation américaine qui s'occupe des problèmes de santé des enfants. Ce site offre de l'information sur des sujets variés à l'intention des parents, des enfants et des adolescents. Certains des sujets abordés portent sur :

Pour les parents :

  • La santé générale,

  • Les émotions et le comportement,

  • Le parentage positif.

Pour les enfants :

  • Les sentiments,

  • Le maintien de la santé,

  • Des personnes, des lieux et des choses qui aident.

Pour les adolescents :

  • Ton corps,

  • Ton esprit,

  • La Santé sexuelle,

  • Les drogues et l'alcool.

Services de santé mentale pour les enfants et les adolescents

Cette information se trouve dans le site Web du ministère de la Santé et du Bien-être de la Nouvelle-Écosse, et comprend de l'information sur :

  • Comment contacter les diverses autorités de la santé en Nouvelle-Écosse qui offrent de l'aide dans les domaines des services en santé mentale et toxicomanies pour les enfants et les adolescents;

  • L'autisme;

  • Les ados et la dépression;

  • Des liens utiles pour les enfants et les ados;

  • Des liens vers d'autres sites canadiens de services pour les enfants et les adolescents.

Pour plus d'information sur la santé mentale, cliquez ici.


Centres de ressources pour les familles

Il existe de nombreux centres de ressources pour les parents et les familles en Nouvelle-Écosse. Comme les services et les programmes offerts par chaque centre peuvent différer, vous devriez communiquer avec le centre le plus près de chez vous pour vous informer de ce qu'il offre. Plusieurs de ces centres offrent des programmes pour les mères, les pères et les enfants, et de nombreux programmes et services sont gratuits ou à faibles coûts.

Pour voir une liste des centres de ressources pour les familles en Nouvelle-Écosse, cliquez ici.


Counseling

Chacun vit du stress et des périodes difficiles dans sa vie. Il est souvent utile de parler à quelqu'un de votre situation, que ce soit un ami, ou un membre de la famille ou de la communauté en qui vous avez confiance. Vous pouvez aussi parler avec un conseiller professionnel.

Une rencontre avec un conseiller peut être une façon de discuter de votre situation avec un interlocuteur neutre – comme il ne vous connaît pas et ne sait rien de votre situation, il n'a pas d'opinions préconçues à votre sujet, et il n'aura pas de parti pris. L'information que vous partagez avec un conseiller demeure confidentielle (à quelques exceptions près, par exemple si vous lui divulguez de l'information concernant un enfant qui est maltraité ou négligé).

Les conseillers peuvent aborder toutes sortes de problèmes, comme le deuil et la perte, la dépression et l'anxiété, le stress, la colère, l'abus d'alcool et de drogues, les problèmes de jeu et les problèmes relationnels. Ils peuvent offrir leurs services à des adultes, sous forme de consultations individuelles ou en couple, et à des enfants. Le counseling peut parfois se faire en séances de groupe, ou individuellement.

Il n'est pas nécessaire d'avoir un grave problème de santé mentale ou une maladie mentale pour aller consulter. Les conseillers rencontrent toutes sortes de gens de milieux différents, qui ont besoin de parler d'une situation difficile qu'ils vivent ou seulement de stress en général.

Pour trouver un conseiller, il peut être utile de vous adresser d’abord à votre médecin de famille. Il pourrait être en mesure de vous recommander un conseiller, ou de vous diriger vers un service de consultation. Si vous bénéficiez d'un programme d'aide aux employés (PAE), vous pourriez obtenir des services de counseling pour vous-même ou vos enfants en passant par ce programme. Informez-vous auprès d'un responsable des ressources humaines à votre lieu de travail pour connaître les services auxquels vous pourriez avoir droit. Vous pouvez aussi demander à votre fournisseur d'assurance médicale quels services sont couverts par votre assurance. Un centre de ressources pour la famille pourrait aussi vous renseigner sur les services de counseling offerts dans votre région.

Pour voir une liste des services de counseling en Nouvelle-Écosse, cliquez ici.

Pour voir une liste des services en santé mentale en Nouvelle-Écosse, cliquez ici.


Intimidation

CyberSCAN

Les adolescents et les membres de leur famille en Nouvelle-Écosse peuvent obtenir de l'aide de la première unité d'enquête sur la cyberintimidation au pays. Les enquêteurs de l'unité ont commencé leurs activités le 30 septembre 2013, et sont toujours en fonction.

Les Néo-Écossais peuvent appeler le 902-242-6900 dans la Municipalité régionale d'Halifax ou le numéro sans frais 1-855-702-8324 pour parler à un enquêteur. Le site Web contient de l'information visant à aider les gens à déterminer s'ils sont victimes de cyberintimidation, et présente les options possibles.

Les enquêteurs examinent toutes les plaintes de cyberintimidation, et aident les victimes à régler la situation par des moyens informels ou juridiques. L'objectif consiste à tenter de régler les plaintes en aidant le cyberintimidateur à comprendre les conséquences de son comportement. Si des accusations criminelles semblent justifiées, l'information peut être fournie à la police.

Pour en savoir davantage, cliquer ici.

Rapport du Groupe de travail de la Nouvelle-Écosse sur la cyberintimidation

Voici des extraits du Rapport du Groupe de travail de la Nouvelle-Écosse sur la cyberintimidation « Respectful and Responsible Relationships: There’s No App for That »

L'intimidation chez les jeunes existe depuis longtemps. Plus récemment, elle a été reconnue comme un problème auquel il faut réagir. Plus récemment encore, un comportement qualifié d'intimidant chez les adultes est aussi devenu plus fréquent. La reconnaissance que les adultes peuvent avoir des comportements intimidants, et en ont effectivement, est utile pour susciter le dialogue sur des solutions visant une approche globale. Elle permet aussi de voir les problèmes dans une perspective plus large que le seul comportement de l'adolescent. Une approche efficace doit être basée sur des solutions axées sur les facteurs sous-jacents qui contribuent à l'intimidation à tous les niveaux de la société.

De nombreuses études modernes sur le développement du cerveau des adolescents suggèrent que les enfants à ce stade de leur vie ne fonctionnent pas bien au niveau émotionnel et ont de la difficulté à éprouver de l'empathie pour les autres. Un facteur possiblement relié est l'échec des adultes dans la vie des enfants à bien inculquer des valeurs fondamentales et de l'empathie pour les autres, au-delà d'eux-mêmes. Il ne faut pas jeter le blâme seulement sur les parents et les enseignants, car les jeunes doivent aussi assumer la responsabilité de leurs actes. Toutefois, le comportement des adultes et leurs modèles de comportement jouent un rôle important dans l'intimidation et la cyberintimidation chez les jeunes.

Trop souvent, les adultes dans la famille, à l'école et dans la communauté élargie dans lesquelles nos enfants grandissent et se développent n'ont pas réussi à cultiver chez ceux-ci les attitudes et les aptitudes essentielles à une société civile, c'est-à-dire la compassion et la responsabilité. Conséquemment, les enfants intimidateurs n’acquièrent pas les aptitudes sociales, les perceptions et la responsabilité qui leur permettraient d'être moins agressifs et moins égocentriques dans leurs interactions avec les autres. Selon les psychologues du développement Jean Piaget et Richard Tremblay, les enfants naissent agressifs. L'agressivité est un mécanisme de survie. À mesure qu'ils vieillissent, ils apprennent d'autres façons de répondre à leurs besoins. Mais ce processus de maturation ne se produit pas naturellement; il doit être encouragé.

Et c'est là une partie du rôle des parents – maîtriser les impulsions naturelles à blesser les autres ou à agir égoïstement. Les enfants apprennent ce que les adultes présents dans leur vie leur enseignent. Ils ont besoin des adultes pour les aider à comprendre l'intimidation et à favoriser le développement d'habiletés essentielles, les perceptions et la responsabilité.

 

Pour plus d'information et de ressources sur l'intimidation :

« Intimidation et cyberintimidation : ce qu'il faut savoir » (Bullying & Cyberbullying What We Need to Know)

Ce site comprend de l'information sur l'intimidation et la cyberintimidation pour les parents et les tuteurs.

« Jeunesse, J'écoute » - Intimidation

Ce site contient des rapports sur « Cyberbullying: Reality Check » (Analyse de la cyberintimidation : prise de réalité) et « Make It Stop: Kids Talk to Kids Help Phone about Bullying » (Il faut que ça cesse... Des jeunes victimes d'intimidation se confient à Jeunesse, J'écoute).

« Intimidation et bagarres chez les jeunes Canadiens »

Une partie du site Web de l'Agence de la santé publique du Canada qui contient de l'information sur les effets de l'intimidation, ainsi qu'une fiche d'information de 2 pages imprimables.


Autres ressources

Organismes communautaires et ressources

Centre for Children and Families in the Justice System - Information pour aider les enfants exposés à la violence familiale.

Child Help Initiative Program (en anglais seulement) - Native Council of Nova Scotia

De l'aide pour les enfants - Publications du ministère de la Justice du Canada - Comprend des calendriers pour les enfants, et d’autres documents.

Y'a personne de parfait - Un programme d'éducation et de soutien à l'intention des parents d'enfants âgés de cinq ans et moins. Il est conçu pour répondre aux besoins des parents qui sont jeunes, célibataires ou isolés sur le plan social ou géographique, ou encore qui ont un faible revenu ou qui sont peu scolarisés.

Pourquoi faut-il éviter de donner la fessée? – Information sur la discipline imposée aux enfants et comment les aider à bien se comporter.

Santé émotionnelle chez les jeunes Canadiens - Agence de la santé publique du Canada

Pour des ressources pour les jeunes LGBTIQ+, cliquez ici.

Pour des ressources pour les enfants handicapés, cliquez ici.


Programme d'information pour les parents

Le PIP est obligatoire pour la plupart des demandes au tribunal concernant des enfants, plus spécialement lorsqu'il est question d'ententes parentales (garde et droits de visite). Il est exigé en vertu des règles de la Cour.

Les principaux objectifs du Programme d'information pour les parents sont les suivants :

  • Faire prendre conscience aux parents des effets d'un conflit parental sur les enfants;

  • Améliorer la communication entre les parents concernant les besoins de leurs enfants;

  • Offrir de nouvelles façons d'éviter de placer l'enfant au centre des différends entre ses parents.

Pour obtenir plus d'information sur le PIP, ainsi que des liens vers le module PIP en ligne en français et en anglais, cliquez ici.


Protéger les enfants d'une séparation très conflictuelle : ce que les parents doivent savoir

Qu'entend-on par « très conflictuel »?

Il n'y a pas de définition simple du qualificatif « très conflictuel ». Il est difficile de comprendre pourquoi certains parents arrivent à se séparer sans difficulté, alors que d'autres semblent « bloqués » dans un conflit après la séparation, incapables de s'en sortir, et incapables de protéger leurs enfants des conséquences négatives de ce conflit.

Plusieurs facteurs importants ont été considérés dans la littérature scientifique pour déterminer le type et le niveau de conflit, ainsi que sa fréquence, dans les situations de divorce ou de séparation très conflictuelles (Saini et Polak, 2010). Certains de ces facteurs comprennent :

  • la présence de problèmes de santé mentale,

  • la présence d'usage ou d'abus de substances (drogues et alcool),

  • des antécédents criminels de l'un des parents,

  • des modèles négatifs de résolution de conflit et de communication,

  • l’objet du blâme pour la rupture de la relation de couple (une personne blâme l'autre pour la rupture),

  • le manque de confiance entre les ex-partenaires,

  • le partage inégal des biens (par exemple, l'argent et la maison),

  • des vues différentes ou inconciliables des responsabilités parentales,

  • la présence de violence émotionnelle, physique ou sexuelle,

  • le manque de limites parents-enfants saines et appropriées,

  • de nombreuses plaintes aux services de protection de l'enfance ou aux services policiers,

  • le nombre de professionnels intervenant auprès de chaque parent,

  • des visites plus fréquentes au tribunal,

  • l'intervention négative de soutiens externes (par exemple, amis et membres de la famille) en prenant le parti de l'un ou de l'autre, ce qui entretient la haine, l'hostilité et le non-respect entre les personnes impliquées.

Quelle est l'ampleur du problème de situations très conflictuelles après un divorce?

Au Canada, 37 % de tous les mariages se terminent par un divorce avant le 30e anniversaire de mariage du couple (Statistique Canada, 2006). De ce nombre, 25 % vont divorcer avant leur 4e anniversaire de mariage. Plus du tiers (1/3) de tous les divorces au Canada implique des enfants. En 2000, 1 cas de divorce sur 3 comportait des problèmes de garde ou d'accès liés à des enfants à charge. Ces chiffres représentent de faibles estimations, parce que les chiffres déclarés n'incluent pas d'autres relations amoureuses qui se terminent par une séparation, comme des couples qui ont des enfants sans être mariés, des couples de même sexe qui partagent des enfants, et des couples mariés qui se séparent sans divorcer.

La plupart des couples qui se séparent ou qui divorcent arrivent à passer rapidement par dessus les premiers sentiments de colère, de déception et de perte, et à rétablir de saines relations avec leur ex-partenaire et leurs enfants (Bacon et McKenzie, 2004).

Cependant, environ 40 % des interactions des ex-partenaires sont considérées comme conflictuelles au moment de la séparation (ce qui signifie la présence de disputes et de tensions entre les partenaires qui se séparent) (Hetherington et Kelly, 2002).

De ce nombre, 10 % demeurent en situation très conflictuelle, peu importe le temps écoulé (Maccoby, Depner et Mnookin, 1990).

 

Quels sont les différents types de relations entre les parents après une séparation ou un divorce?

Selon Ahrons (2004), les relations entre les anciens partenaires peuvent être regroupées en cinq catégories. Les deux premières sont assez positives – les deux parents continuent d'entretenir des relations avec leurs enfants, et la perturbation d'une séparation ou d'un divorce est minimisée.

Dans les trois autres catégories, le manque de soutien et de collaboration entre les parents cause des problèmes autant pour les enfants que pour les adultes.

Amis parfaits - Les amis parfaits sont d'anciens conjoints qui restent amis après une séparation ou un divorce. La décision de divorcer est habituellement réciproque (les deux époux consentent au divorce) et ils s'apprécient encore et se respectent l'un et l'autre, ce qui les aide à collaborer. Ils ne laissent pas de sentiments de colère ou de ressentiment intervenir dans leurs responsabilités parentales. Comme ils ont le souci commun de leurs enfants, ils partagent souvent la prise de décisions et les soins des enfants, et ils participent tous les deux aux célébrations de leurs enfants. Ce type de relation, bien que rare, facilite l'adaptation de l'enfant à la séparation ou au divorce.

Collègues coopératifs - Les collègues coopératifs ne sont peut-être pas des amis, mais ils peuvent collaborer et faire des compromis pour les enfants. Même s'ils ne sont pas d'accord sur certains points, ils tiennent leurs conflits sous contrôle. Il y a un certain partage de la prise de décisions et des tâches des soins des enfants, et une certaine participation aux grands événements de la vie. Les collègues coopératifs s'entraident dans les moments difficiles. Leur priorité est de faire ce qui est le mieux pour leurs enfants. Les conflits qui peuvent surgir dans les relations des collègues coopératifs sont bien gérés.

Associés en colère - Ce sont les anciens conjoints qui demeurent en colère après la séparation. Parce qu'ils restent en colère, l'exercice de leurs responsabilités parentales est difficile. Il y a peu de souplesse dans leurs ententes, et la négociation de ces ententes réveille des souffrances anciennes. Les enfants sont généralement pris au milieu de ces conflits. Des événements comme les anniversaires peuvent être stressants. D'autres membres de la famille peuvent être aspirés dans le conflit. Les associés en colère peuvent ne pas s'entraider dans les périodes de crise ou de stress. Les enfants dont les parents ont ce genre de relation souffrent beaucoup plus des effets de la séparation ou du divorce.

Ardents adversaires - Les ardents adversaires sont tellement en colère l'un contre l'autre qu'ils sont incapables de coparentage. Chacun perçoit l'autre comme un ennemi et n’en voit que les torts. La colère ne s’apaise jamais. Les négociations pour la garde sont une bataille; les paiements de pension alimentaire et les droits de visite deviennent des armes. Les enfants deviennent des pions dans le conflit et sont souvent forcés de prendre parti. Les grands événements comme les anniversaires deviennent des occasions de raviver les hostilités. Un parent peut être exclu de ces événements pour éviter les conflits. Ce genre de relation est très difficile pour les enfants.

Duos dissous - Ce sont les anciens conjoints qui n'ont plus de contact l'un avec l'autre après la séparation ou le divorce. Un parent peut quitter la région, en coupant complètement tout lien avec sa vie antérieure.

 

Pourquoi certains parents restent dans des situations très conflictuelles après être séparés?

Malgré le temps qui s'est écoulé, certains parents restent dans des situations très conflictuelles pour bien des raisons (Hopper, 2001).

Premièrement, la situation très conflictuelle peut provenir d'un partage inégal des ressources ou du pouvoir dans la relation des ex-partenaires. Dans ces situations, les deux parents peuvent essayer de retirer le maximum de la relation, sur le plan financier, comme de l'argent et des biens, mais le déséquilibre de pouvoir entre les ex-partenaires crée et entretient le conflit (Weitzman, 1985).

Deuxièmement, le conflit peut être suscité par la nature contradictoire du système juridique (une personne contre l'autre). Par exemple, des ex-partenaires entament souvent la procédure judiciaire en déposant des documents dans lesquels ils exposent ce que l'autre parent a fait de mal pour étayer leur position juridique, ce qui peut être très blessant pour l'autre parent.

Troisièmement, un conflit préalable existait peut-être déjà dans la relation avant le divorce, ce qui a mené à la rupture finale (Amato & Afifi, 2006).

Quatrièmement, le conflit peut être le résultat de problèmes interpersonnels et de personnalité de l'un ou l'autre parent. Dans ces cas, le divorce peut rendre l'un ou les deux époux très vulnérables (Johnston et Campbell, 1988); la perte de l'attachement à l'autre personne peut aussi causer de la détresse (Saini, 2007). La création d'un conflit peut devenir une façon de se raccrocher à une forme de relation avec l'ex-partenaire, même si c'est une façon négative de le faire.

 

Quand les parents sont-ils le plus susceptibles de se trouver en situation très conflictuelle?

Les enfants sont moins exposés à une situation très conflictuelle lorsque des calendriers cohérents sont préparés afin de limiter les contacts des parents l'un avec l'autre. Les parents peuvent exposer leurs enfants au conflit lorsqu'il n'y a pas de règles claires pour organiser les plans de parentage, ni de règles claires sur les limites entre les parents; ils les exposent au conflit aussi lorsque des calendriers irréalistes laissent aux parents trop de souplesse et trop d'occasions de négocier alors qu'ils sont, en réalité, incapables de communiquer.

Un plan de parentage bien conçu pour limiter les situations très conflictuelles doit être complet et détaillé, et inclure des stratégies pour réduire les situations génératrices de conflit, comme :

  • le transport de l'enfant entre les foyers,

  • l'échange de l'enfant pour les visites,

  • le partage d'information concernant les enfants,

  • l'horaire pour l'accès téléphonique, incluant qui peut (et ne peut pas) appeler et les heures de ces appels,

  • les plans d'assistance aux activités scolaires de l'enfant,

  • les plans pour la participation des parents et leur assistance aux activités parascolaires de leur enfant (sports ou cours de musique, par exemple) et plans pour le transport à ces activités,

  • les plans pour le transport des effets comme les vêtements, les possessions et les livres scolaires d'une maison à l'autre,

  • les règles concernant les coupes de cheveux, les boucles d'oreilles et les autres changements de l'apparence de l'enfant chez chacun des parents,

  • les plans pour des occasions spéciales comme l'anniversaire de l'enfant, les anniversaires des parents et des membres de la famille élargie, la fête des mères et des pères, les congés religieux, le calendrier d'été et des voyages spéciaux hors du pays.

 

Pourquoi une séparation très conflictuelle est-elle un problème pour les enfants?

Le conflit serait le facteur le plus important dans l'adaptation des enfants et des parents après une séparation (Hetherington et Kelly) et un indicateur plus fort de la façon dont les enfants réagissent après la séparation, que la séparation elle-même (Emery, 1994). Les conflits généraux entre les parents après un divorce peuvent presque doubler les problèmes liés à l'adaptation des enfants dans les cas où le conflit entre les parents était hostile ou agressif.

Un lien a été établi entre une situation très conflictuelle après un divorce et les taux plus élevés d'enfants présentant des problèmes psychologiques et d'ajustement (Emery, 1999), de litiges post-divorce entre les ex-partenaires (retour devant le tribunal après le divorce définitif) (Emery, 1994), et de non-paiement des pensions alimentaires (Braver, Wolchik, Sandler, Sheets, Fogas & Bay, 1993).

 

Comment se protéger contre les conséquences négatives d'une situation très conflictuelle?

Il existe un certain nombre de facteurs de protection pour un enfant coincé dans une situation très conflictuelle entre ses parents. Tout d'abord, les enfants s'adaptent mieux lorsqu'ils ont une bonne relation avec au moins un des parents, un fournisseur de soins ou un mentor. Les enfants s'en sortent mieux lorsqu'ils ont le soutien de leurs frères et soeurs, et lorsque des limites suffisantes sont définies autour du conflit (Kelly, 2007). Ils s'en tirent mieux aussi lorsqu'au moins un de leurs parents les enveloppe de chaleur et de bienveillance, même si les deux parents sont en conflit.

Un parentage compétent peut réduire les effets de la séparation et des nombreux changements dans la vie des enfants, et protéger les enfants contre les conséquences négatives d'une situation très conflictuelle. Un parent compétent peut contrebalancer ou compenser les effets négatifs d'un parent non compétent qui peut être désireux d'engager les hostilités.

 

Comment peut-on structurer la communication afin de réduire le conflit?

Souvent, lors d'un grave conflit, il y a très peu de communication entre les parties impliquées, et très peu de partage d'information, d'intentions et d'opinions.

Même dans des situations normales, les gens disent souvent des choses qui sont mal interprétées. Lorsque les deux personnes sont fâchées, la probabilité de mal interpréter la communication est beaucoup plus élevée – au point d'être presque inévitable.

Les parties au cœur du conflit n'ont pas de méthodes fiables pour communiquer entre elles. Ce peut être parce qu'elles ne veulent pas communiquer, ou parce qu'elles ont peur de contacter leurs opposants ou ne savent pas comment le faire. Quelques fois les parties rompent la communication comme une forme de protestation après un incident déplaisant. Mais ce manque de communication peut augmenter le risque que cela se reproduise.

Il arrive parfois que la communication empire les choses au lieu de les améliorer. Lorsque la communication est menaçante, hostile ou incendiaire, elle peut faire plus pour aggraver le conflit que l’apaiser.

Lorsque deux personnes se séparent ou divorcent, leur relation comme conjoints est rompue. Mais parce que la relation parent-enfant continue, ils doivent trouver des façons d'assumer de nouvelles responsabilités parentales. Les parents peuvent fonctionner en équipe parentale tout en gardant leur vie personnelle séparée. Ce type de relation est généralement le meilleur, mais il y a des exceptions.

Dans certaines situations, les enfants doivent être protégés d'un parent, par exemple lorsqu'un parent a maltraité, négligé ou abandonné un enfant. La poursuite de la relation avec ce parent n'est pas dans l'intérêt supérieur de l'enfant. Dans la plupart des familles, toutefois, c'est la collaboration des parents qui fonctionne le mieux. Les enfants s'adaptent plus rapidement et présentent moins de problèmes à long terme lorsqu'ils maintiennent des relations étroites, indépendantes et soutenantes avec les deux parents.

La collaboration des parents favorise une meilleure adaptation par les enfants.

 

Quels services sont offerts aux familles en situation très conflictuelle?

L'insatisfaction croissante face à la méthode contradictoire des procédures en matière de conflits familiaux devant les tribunaux a créé la nécessité de mettre sur pied des interventions et des services afin de, soit limiter le conflit, soit aider les parents et les enfants à « se décoller » d'un divorce très conflictuel. Ces solutions comprennent la médiation, des évaluations de la garde, des programmes d'accès supervisé et des approches psychologiques.

Médiation

La médiation, une forme de règlement extrajudiciaire des conflits, est une procédure dans laquelle le médiateur, qui est une tierce partie neutre, aide les parties à communiquer et à négocier, afin de les aider à parvenir à une entente volontaire sur des questions en litige comme la garde des enfants, les droits de visite, la pension alimentaire et le partage des biens. La médiation est souvent considérée comme une approche de résolution de problèmes orientée sur les questions en litige et axée sur les objectifs, dont le but principal est de parvenir à une entente. Les médiateurs aident les parents à régler des conflits en élaborant un processus pour équilibrer le pouvoir, tout en déterminant les positions et les intérêts des parties, et en présentant plusieurs options pour définir et prioriser, puis négocier, les différences et les autres possibilités jusqu'à la conclusion d'une entente (Johnston & Campbell, 1993).

Évaluations de la garde

Les évaluations de la garde et de l'accès sont habituellement effectuées par des psychiatres, des psychologues, des travailleurs sociaux et d'autres professionnels de la santé mentale dans le but principal d'aider la cour en fournissant des recommandations d'experts sur la garde et les droits de visite des enfants impliqués dans le conflit. Les évaluations de la garde portent normalement sur le niveau de conflit entre les parents, le fonctionnement des parents, les relations enfants-parents et les besoins développementaux, sociaux, émotionnels et éducationnels des enfants après la séparation ou le divorce. Les tribunaux accordent beaucoup de poids aux évaluations de la garde et de l'accès, car ils s'attendent à ce que les évaluateurs utilisent les meilleures preuves scientifiques disponibles, ainsi que des procédures objectives, fiables et valables dans le processus d'évaluation (Saini, 2008).

Programme d'accès supervisé

Les programmes d'accès supervisé fournissent un environnement sûr où les visites et les échanges peuvent avoir lieu, tout en assurant la sécurité des participants, y compris le personnel. Le personnel et les bénévoles sont formés pour être attentifs aux besoins de l'enfant et pour fournir à la cour et aux avocats des observations factuelles sur l'utilisation du service par les participants. Le personnel et les bénévoles des centres d'accès supervisé n'offrent habituellement pas de services comme le counseling, la médiation, de la thérapie ou de la formation aux parents, et toutes les visites et les échanges se déroulent sur place au centre d'accès supervisé.

Approches psychologiques pour les familles en situation très conflictuelle

Le principal objectif des programmes mentionnés ci-dessus était de trouver des façons de limiter le niveau, la fréquence et la nature des situations très conflictuelles en limitant le contact entre les parents. Même si la participation à ces programmes peut favoriser l’amorce d’un changement de la dynamique familiale, l'amélioration des problèmes entre les membres de la famille est considérée comme secondaire. Des approches psychologiques et des psychothérapies intensives ont été utilisées avec des familles en situation très conflictuelle. En cas de divorce, ces familles se tournent souvent vers la thérapie, parfois en raison de la difficulté à vivre avec ces conflits, mais plus souvent parce que la cour ou les avocats interviennent dans leur cause.

10 façons de protéger les enfants du conflit

  1. Établissez des calendriers et des règles clairs et cohérents.

  2. Agissez de façon responsable afin que les enfants soient en sécurité en sachant qu'un adulte responsable s'occupe d'eux.

  3. Évitez de dévaloriser et de dénigrer l'autre parent en présence des enfants.

  4. Ne demandez pas à un enfant de transmettre un message à l'autre parent.

  5. Ne questionnez pas un enfant sur ce qui se passe dans la vie ou la maison de l'autre parent.

  6. N'utilisez pas un enfant comme confident (une personne sur qui « ventiler ») ou ne dépendez pas d'un enfant pour trouver du soutien affectif.

  7. Ne parlez pas des détails financiers ou émotionnels du divorce (ou des problèmes de pension alimentaire) avec les enfants.

  8. Ne demandez pas à un enfant de « taire » à l'autre parent un secret entre vous et votre enfant.

  9. Essayez de créer le plus de stabilité et de continuité possible entre les foyers.

  10. Obtenez le soutien affectif dont vous avez besoin pour gérer le conflit afin de pouvoir mieux vous concentrer sur les besoins de votre enfant.

Cette page a-t-elle été utile?